Naturel ou pas ?
L’eutrophisation est un processus naturel. C’est entre autres ce processus qui explique comment un lac se transforme progressivement en marais, puis en tourbière ou en prairie. Ce processus se déroule sur une très longue période, généralement sur des dizaines de milliers d’années.
Toutefois, le processus se trouve fortement accéléré par les activités humaines qui causent une augmentation des apports en nutriments et en sédiments, au point où l’on peut observer des signes de dégradation en une dizaine d’années seulement ! La bande riveraine, constituée d’arbres, d’arbustes et d’autres plantes, protège l’intégrité de la rive en absorbant les nutriments, apportés par le ruissellement, avant qu’ils arrivent dans l’eau. La végétation aide aussi à limiter l’érosion, la source des sédiments qui se trouve dans le lac.
Dans un plan d’eau jeune, qualifié de « oligotrophe », les éléments nutritifs sont peu disponibles. Ceci limite la croissance des plantes aquatiques, des algues et des cyanobactéries.
Or, si le principal nutriment, le phosphore, devient trop abondant dans un lac, les plantes aquatiques, les algues et les cyanobactéries en profitent pour proliférer dans le milieu.
Ce changement dans l’écosystème s’accompagne d’une augmentation de la matière organique. Les bactéries responsables de sa décomposition consomment donc plus d’oxygène dissous, ce qui peut occasionner un déficit en oxygène pour les animaux aquatiques, incluant les poissons. En parallèle, l’eutrophisation s’accompagne généralement d’une diminution de la transparence de l’eau causée par la présence accrue d’algues microscopiques et de matières en suspension, ce qui entraîne un réchauffement de l’eau. Éventuellement, avec le ruissellement des terres, le lac se remplit de sédiments riches en nutriments qui alimentent les plantes aquatiques. Au fil des années, le lac se transforme en milieu humide.
Les études démontrent que le lac Saint-Joseph est oligotrophe dans les parties plus profondes et entre oligotrophe et mésotrophe dans les endroits moins profonds.
Prévention:
Limiter le transport des polluants (phosphore, azote, etc.). Éviter les herbicides, engrais, pesticides. Limiter le ruissellement et l’érosion ; Entretenir une bande riveraine de 10 mètres. Limiter les espaces asphaltés. Protéger les plages et le fond du lac. Limiter les vagues dues à l’achalandage nautique.
Références : https://rappel.qc.ca/
https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/sciences/l-eutrophisation-d-un-plan-d-eau-s1345